samedi 5 octobre 2024

DERNIERS JOURS...

Avant d'entreprendre le traitement proprement dit, il faut s'assurer que les cellules cancéreuses ne se sont pas répandues dans l'organisme.

Aujourd'hui, le premier contrôle est une scintigraphie. 

"La scintigraphie osseuse est un examen de médecine nucléaire consistant à injecter à un patient un produit radioactif qui va se fixer sur le squelette. Cet examen permet d’obtenir des images qui sont le reflet du métabolisme osseux. Il est indiqué dans de nombreuses pathologies osseuses, notamment en cancérologie pour la recherche de métastases osseuses ou en rhumatologie". (Wikipédia)

L'examen se déroule à l'hôpital de Bayonne. C'est la première fois que je pénètre dans cet établissement et c'est très impressionnant ! (Pour en savoir plus...)


L'examen commence par l'injection en intraveineuse d'un produit radioactif appelé traceur. Ce produit est sans danger pour la santé (non, on ne brille pas dans le noir), il s'élimine rapidement en buvant beaucoup d'eau. 

Après l'injection, il faut attendre deux heures avant de commencer l'examen, ceci afin de permettre au produit de se fixer sur la cible, sur les os dans mon cas.
On s'allonge sur un lit autour duquel une grosse caméra va tourner et prendre des clichés des zones à examiner.
S'il faut rester totalement immobile pendant le fonctionnement de l'appareil, l'examen est totalement indolore et dure une vingtaine de minutes.
En deux heures, l'affaire est bouclée.
Inutile d'attendre les résultats, ceux-ci ne sont communiqués qu'à l'oncologue qui a prescrit l'examen (l'oncologue, vous vous rappeler, c'est le nom rassurant qui remplace le vilain mot de cancérologue).

Le second contrôle, un scanner,  aura lieu le 2 octobre.

D'ici la, je reste avec mes interrogations.
On n'est pas atteint d'un cancer sans ressasser cette grave nouvelle. 
Et c'est justement ce que je veux éviter, surtout sans connaitre la gravité réelle de la maladie.
Je continue mon train train quotidien comme si de rien n'était, comme si rien n'était arrivé et dès que mon esprit s'égare un tant soit peu vers de sombres recoins, je les chasse rapidement.
Surtout ne pas me laisser envahir par l'angoisse, surtout ne pas déprimer, surtout se battre en permanence et le combat commence dans la tête.
Le cancer a une telle réputation que tu ne peux t’empêcher d’y penser. Tu es à l’écoute de ton corps et le moindre petit dysfonctionnement, la moindre petite douleur te plonge dans des abîmes de réflexions.
Y compris la nuit. 
Car tu n’éteins pas ton cerveau comme tu éteins la lumière en quittant une pièce, il fonctionne en permanence et même par moment si tu peux détourner son attention, inexorablement il reprend son cours !
J’étais donc « condamné » à attendre le 3 octobre pour l’entretien avec l’oconlogue, et ça me semblait si loin, 15 jours à me poser des questions qui restent sans réponse...

Mercredi 2 octobre : scanner. (Scanner thoraco-abdominopelvien)

 Même objectif, rechercher d’éventuelles extensions des tumeurs aux organes avec injection d’un produit traceur. La recherche s’étend du cou au bas-ventre. Curieusement et contrairement à la scintigraphie, les résultats sont remis directement au patient.J’en déduis, peut-être à tort, que les résultats sont bons et ne nécessitent pas d’explications de la part d’un médecin.

Je récupère le dossier et rentre à la maison au pas de course (la clinique est à 10mn à pied). C’est avec la boule au ventre que je lis le compte-rendu de l’examen. En réalité, je saute tout le laïus médical rédigé dans une langue qui m’est étrangère et vais directement à la dernière ligne, celle qui résume l’examen. La voici :

"Bilan d’extension ganglionnaire et à distance négatif "

Ouf ! La pression baisse d’un cran. Voilà déjà un signe positif et je suis rassuré. Pas totalement cependant, je reste sous la menace du résultat de la scintigraphie. 

Mais désormais, je suis au bout de l’attente, je vois l’oncologue le lendemain.

Ces dernières 24H sont les plus stressantes, la sarabande des idées noires a repris dans ma tête malgré tous mes efforts pour les disperser.

Jeudi 3 octobre

C'est le jour J !Après une nuit blanche à essayer de chasser les pires sénariis, je vais savoir.

Direction le COPB (Centre d'Oncologie et de radiothérapie du Pays Basque). Colette a tenu à m'accompagner. Bien qu'elle ne le montre pas, la situation l'inquiète et la mine tout autant que moi. 

Le trambus nous dépose juste devant le centre. La première impression est bonne, le bâtiment est moderne et inspire confiance d'emblée.

Après être passés devant la secrétaire du docteur Albert Dufrois, nous sommes dans la salle d'attente. J'ai le coeur qui bat à 1000 coups minute et la poitrine dans un étau. Car si jusqu'à présent la notion de cancer n'était que virtuelle, je suis maintenant dans le dur. Si le COPB est accueillant, dès les portes franchies vous comprenez que vous venez d'entrer dans un autre monde, dans la maison du cancer, l'ambiance est pesante et la mine de certains patients vous fait froid dans le dos.

La porte du cabinet s'ouvre et le docteur nous invite à entrer. Où plutôt la doctoresse car comme son nom ne l'indique pas, Albert Dufrois est une femme, jeune, jolie au visage avenant et prénommée Lina.

Je ne peux plus respirer tant la tension est à son paroxysme. Pourtant le sourire sur son visage lorsqu'elle ouvre mon dossier me rassure un peu et me donne espoir.

Et effectivement !

Les mots qu'elle prononce coulent comme du miel. La scintigraphie n'a décelé aucune anomalie, les cellules cancéreuses sont localisées uniquement sur la prostate. Elle assure que mon cas ne lui inspire aucune inquiétude et que le traitement qu'elle va mettre en place viendra à bout de la maladie. J'ai bien du mal à écouter les explications qu'elle me donne tout en m'imprimant la suite des réjouissances. Car oui, il y a un programme de soins mis en place et oui, il sera contraignant. Mais qu'importe, le pire est évité et les huit semaines de radiothérapie que je dois subir à raison d'une séance par jour me paraissent bien légères par rapport au pire qui aurait pu se produire.

C'est d'un pas plus léger que nous rentrons à la maison, non sans avoir fait un détour par un Buffalo Grill, les émotions ça creuse !

Ce n'est qu'une fois à la maison que nous réalisons que nous avons évité le pire. Les nerfs craquent, les larmes coulent...

Reste à s'organiser pour la suite, mais c'est une autre histoire dont je vous reparlerai plus tard.

POST-SCRIPTUM IMPORTANT :

Si mon cancer de la prostate a été détecté avant qu'il ne dégénère, c'est parce que je me faisais régulièrement suivre, côntroles réguliers du taux de PSA, toucher rectal. Si vous lisez mon blog et que vous êtes un homme, je vous CONJURE de consulter REGULIEREMENT un urologue. Vous vous éviterez de gros problèmes à moindre frais. Et si vous êtes une femme, même chose, la détection du cancer du sein est une obligation, en ce moment, profitez d' OCTOBRE ROSE, le mois dédié au dépistage qui, comme celui de la prostate détecté précocement se soigne bien.

En attendant, portez vous bien et prenez soin de vous.




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